C'est de l'art, ça ?

Nous disions donc...

Nous disions donc que ces grands artistes ont été des précurseurs, qui ont eu l'audace de s'affranchir des canons esthétiques en vigueur avant eux.

Il n'est pas question ici de comparer Floquet à ces géants, mais il est permis de regarder comment il s'inscrit, parmi les autres artistes de son époque, dans ce mouvement dont nous avons entrevu quelques jalons.

 

Promenade dans l'univers de Gaston Floquet

 

Voici un oiseau qu'aucun ornithologue ne pourrait classifier, mais qui a donné à Floquet la possibilité de jouer sur les courbes et les contre-courbes que lui offraient les pièces de métal : c'est cela qui l'a intéressé dans cette sculpture. Peut-être aussi les vides et les pleins que dessinent les lames fines, récupérées d'objets agricoles, qui ont déjà bien vécu et n'en sont que plus beaux. C'est finalement devenu "le Coq", bien différent d'un vrai, mais affichant fièrement son identité de coq en fer signé "Floquet", inventeur d'espèces inconnues dans la création.

 

Footballeurs coupés, collés et renversés.



On se souvient de Kandinsky découvrant par hasard son paysage devenu abstrait vu à l'envers. Floquet utilisait souvent ce changement de regard que provoque un simple renversement de l'image, dans ses collages en particulier.

Un simple ajout infime mais précis lui permettait aussi parfois de faire apparaître des visions appartenant à un monde décalé. Humour et poésie jaillissaient parfois, d'une façon qui lui est particulière. Encore et toujours une question de regard.

Deux morceaux de papier sur une photo publicitaire
Voici encore un animal inconnu au répertoire des paléontologues, dont les éléments, banals, récupérés de notre monde ordinaire, n'étaient nullement destinés à se rapprocher. On passe alors dans un monde qui est toujours bien le nôtre, mais c'est plutôt celui des rêves que nous faisons la nuit.
D'où vient ce masque ? De Nouvelle-Guinée ou plutôt des cornes des vaches et d'un piège à renard de la ferme de la grand-mère à la Falouze ? Quant aux trois cornes (trois, nombre plutôt extra-ordinaire, s'agissant des cornes d'un animal), elles donnent de la force, de la beauté et du mystère à cet inquiétant assemblage d'éléments animaux et d'une mâchoire de fer évoquant la capture et la mort. Quant à sa vraie taille, elle fait de cet objet un possible masque ... humain !

 

Alors, ce serait de l'art, ça ? Mais qu'en disait Gaston lui-même ?